Le roman World of Warcraft: Sylvanas est disponible depuis le 29 mars 2022 en anglais. ÉÉcrit par Christie Golden, ce livre retrace la vie de Sylvanas, de son enfance jusqu'à nos jours.
À l'occasion de la sortie de nouveau livre, le site Wowhead a eu l'opportunité d'interviewer Christie Golden. Plusieurs points ont été abordés et vous pouvez en trouver une traduction dans la suite de cet article.
Notez qu'à l'heure actuelle, une version allemande sera disponible le 24 mai prochain. Pour l'instant, nous ne disposons d'aucune information au sujet d'une version française.
Christie Golden parle du roman World of Warcraft: Sylvanas
Wowhead : Sylvanas doit être un personnage intimidant à écrire, et dans ce livre, nous la voyons passer d'une enfant elfe à la Sylvanas telle que nous la connaissons aujourd'hui. Je pense que vous avez fait un travail formidable pour garder une voie cohérente malgré ces changements - non seulement tout au long du livre, mais par rapport aux aperçus d'elle que nous avons vus dans les livres précédents, tels que War Crimes et Before the Storm. Vous écrivez Sylvanas depuis très, très longtemps, et nous avons vu son histoire passer par de nombreux rebondissements. Je sais que Blizzard vous donne certaines instructions lors de l'écriture d'un personnage ou d'une histoire - ces instructions pour Sylvanas ont-elles considérablement changé au fil du temps ?
Christie Golden : Ce n'est pas tant que je reçois des instructions sur la manière d'écrire un personnage que je suis briefé sur le but de l'histoire. Si je dois emmener un personnage dans un voyage d'un point A à un point Z, cela m'aide si Blizzard a quelques idées sur ce qu'il veut voir en cours de route. Habituellement, je suis approché à l'aide d'un concept principal et certaines moments-clés qu'ils veulent voir. Nous entamons des discussions de part et d'autre jusqu'à ce que nous ayons un plan qui nous convienne tous, puis je commence le premier brouillon. Comme je connais beaucoup de personnages, je découvre parfois de nouvelles choses pendant le processus d'écriture qui ne figuraient pas nécessairement dans les premières grandes lignes. Parfois, des idées peuvent même aller à l'encontre de quelque chose sur lequel nous nous sommes mis d'accord, et nous discutons de la meilleure voie à suivre. Ces dernières années, j'ai eu la chance d'aider à diriger Patty Mattson dans certaines cinématiques, et travailler avec elle a vraiment affiné ma capacité à me connecter avec Sylvanas.
Ce livre, bien qu'il ne soit pas raconté à la première personne, est conçu comme si Sylvanas racontait l'histoire de sa vie à Anduin. Cela ajoute quelques rebondissements intéressants. Tout d'abord, elle a un projet, elle doit convaincre Anduin d'adhérer à son point de vue et nous savons qu'elle n'hésite pas à mentir pour obtenir ce qu'elle veut. Deuxièmement, elle n'est pas honnête avec elle-même. Elle dit qu'elle est impossible à aimer alors qu'elle est assise à côté de Nathanos qui l'aime complètement. Elle dit ne pas être capable d'aimer, mais elle se donne beaucoup de mal pour retrouver Nathanos et le garder à ses côtés - le ramenant du Fléau, ce qui n'avait jamais été fait avant ou depuis. Lorsqu'elle récupère son corps, pour lequel elle s'est donné beaucoup de mal à retrouver, son langage corporel exprime une joie qu'elle prétend ne pas ressentir. Écrire une histoire comme celle-ci avec une narratrice aussi peu fiable doit présenter des défis assez uniques. Vous devez faire face à ce qu'elle veut dire, ce qu'elle croit, et toujours être conscient que ce qui en sortira sera canon. Pouvez-vous en parler un peu ?
C'était merveilleux de commencer si tôt avec le personnage, et de faire germer cette attitude en elle pour qu'elle puisse grandir. La famille Coursevent était composée d'individus très forts, mais qui s'aimaient néanmoins, et Sylvanas devait faire face à tant de choses. Il y avait des points où elle ne pouvait pas avancer de la manière comme elle le voulait ou en avait besoin - ou, en fait, aller de l'avant tout court - si elle ne construisait pas des raisons solides et parfois des rationalisations.
Parfois, les mensonges étaient blancs, pour protéger les autres ; parfois, ils n'étaient pas si innocents. Je pense que nous faisons tous parfois quelque chose de similaire ; c'est de l'autoprotection. Il y a des choses auxquelles nous ne sommes pas encore prêts à faire face, en particulier en ce qui concerne le chagrin ou les traumatismes, et le cerveau nous protège de diverses manières jusqu'à ce que nous soyons prêts à gérer cette émotion ou cette situation. Parfois, nous avons besoin de temps pour accepter une réalité ; parfois la réalité est si dure que nous ne pouvons pas du tout l'accepter. J'ai apprécié le défi ; l'avantage est que le lecteur peut regarder Sylvanas se raisonner et, espérons-le, se dire : « Vous vous moquez totalement de vous, mais je comprends. » Nous obtenons le même genre d'expérience en la regardant faire des choix qui l'emmènent sur une voie plus sombre. C'est amusant à écrire. :)
Nathanos et Sylvanas (crédit : Blizzard)
Sylvanas a deux vies, sa vie d'elfe, d'enfant et de Ranger, et sa vie après la mort, d'esclave banshee et de reine banshee. Il y a un changement de ton distinct dans le livre entre sa vie vivante à sa vie morte. La partie vivante est animée, détaillée, narrative. La partie morte couvre une énorme quantité de terrain dans un laps de temps relativement court. Était-ce dû à la longueur/au temps, ou peut-être pour opposer sa perception en étant vivante à sa perception en étant morte ? Comment avez-vous abordé ses deux aspects de sa vie, la vaste histoire et les événements majeurs qui doivent être inclus ?
Il y a beaucoup de raisons à ce changement de ton. Certains choix étaient par nécessité, d'autres étaient des choix stylistiques. La partie « vivante » regorge de choses nouvelles pour le lecteur, elles proviennent donc d'un sentiment de découverte à son sujet qui n'est tout simplement pas possible lorsque nous revisitons des scènes que de nombreux lecteurs ont peut-être jouées dans le jeu et dont ils se souviennent assez bien, donc vous, en tant qu'écrivain, allez dans cette partie en sachant que vous avez perdu cet élément de nouveauté et de fraîcheur. La première partie a également l'avantage d'être bien vivante et est, espérons-le, écrite pour transmettre l'énergie innée de la vie. Je voulais montrer d'où elle venait ; la fille qui était horrifiée de penser qu'une farce puisse faire craindre à quelqu'un pour sa vie, une jeune femme qui riait facilement et aimait férocement qui s'est fait enlever tout cela, morceau par morceau, jusqu'à sa vie et, comme nous l'apprenons, un morceau de son âme.
Elle est passée de la lumière aux ténèbres de bien des façons. Sur le plan pratique, dans un livre où vous arrivez sur un terrain connu, il est toujours difficile de savoir quoi supprimer, résumer, aborder brièvement, aborder plus longuement, mais avec une perspective différente, etc. Vous avez tellement d'objectifs dans un livre - pour ne pas ennuyer ceux qui connaissent les scènes, mais pour ne pas laisser de côté ceux qui ont pris un livre et ne connaissent pas cet univers. Vous devez faire avancer l'histoire, etc. Nous avons choisi de nous concentrer sur des scènes qui étaient en liens directs avec Sylvanas et concernant ce que le Geôlier lui avait dit, ce qui signifie que de nombreux moments de ses années de non-vie qui n'ont pas directement affecté l'intrigue n'ont pas été abordés ou d'autres ont été résumés.
Parlons du Geôlier, l'elekk dans cette pièce. De toute évidence, le Geôlier a profité de son traumatisme, il a joué dessus et l'a manipulée. L'une des injustices qui la frappe est que les êtres chers ne sont « jamais » réunis dans l'Ombreterre, pourtant, nous savons qu'il s'agit d'un mensonge de la part du Geôlier, par l'intermédiaire du valkyr ; à Sylvarden, par exemple, Thiernax et Qadarin forment un couple tel qu'il était dans la vie. Sous prétexte de lui permettre de prendre sa propre décision, il lui donne des années pour réfléchir à ce qu'il faut faire. Elle meurt une seconde fois, parle au Geôlier et retourne en Azeroth dans Cataclysm, mais elle ne s'engage à rejoindre le Geôlier qu'au début de Legion. Pouvez-vous parler un peu des défis qui ont accompagné la révélation de cette autre moitié de l'histoire avec le Geôlier ?
Je vous vole cette idée d'elekk. :) Sa décision, de devenir sa partenaire (dans son esprit), n'a pas été prise immédiatement. Le Geôlier faisait très attention à ce qu'il disait et à ce que Sylvanas voyait. Ironiquement, tout comme Sylvanas voulait qu'Anduin la rejoigne de son plein gré, Zovaal voulait qu'elle fasse de même. Elle devait se convaincre ; il ne pouvait pas la forcer à quoi que ce soit. Il savait à quel point elle résisterait s'il essayait. Lorsque Sylvanas est revenue en Azeroth, le Geôlier lui a donné des signes spécifiques à surveiller et a dit qu'elle verrait beaucoup de choses qui la convaincraient que rien n'était juste. Ce qui était excitant à ce sujet, c'est que nous avons revisité de nombreux moments clés de sa vie et avons constaté que si nous regardions ces événements en nous demandant si « ce destin/événement était-il juste ou mérité ? » Il était surprenant de voir combien de fois nous avons réalisé... que non, ce n'était pas le cas. Il pouvait en effet être interprété comme étant injuste ou inéquitable. J'y reviendrai un peu plus dans une question ultérieure, mais c'était un peu effrayant, en fait, d'explorer si profondément le biais de confirmation.
En tant que joueurs, on nous dit qu'elle cherchait un moyen de perpétuer les Réprouvés, mais qu'elle rendait en réalité des services pour le Geôlier. Pendant tout ce temps, n'a-t-elle jamais vu les incongruités ? Son rejet par Vereesa semblait être la goutte d'eau qui l'a peut-être convaincue de s'allier avec le Geôlier ? Était-ce finalement pour sa famille qu'elle voulait remodeler la réalité ? Qu'est-ce qui a fait qu'une créature aussi sournoise et manipulatrice que le Geôlier, avec Mal'ganis comme serviteur en plus, était une meilleure option qu'elle avait ? A-t-elle porté des œillères ?
Il y a beaucoup de pistes à explorer dans cette question ! Précédemment, j'ai parlé de faire d'elle une personne capable de compartimenter et de rationaliser afin d'atteindre ses objectifs. Nous avions déjà entendu la phrase « avoir des flèches dans mon carquois » plusieurs fois auparavant, et nous l'avons vue compromettre l'intégrité de son être vivant pour quelque chose qu'elle juge plus grand et plus important. Pour ceux qui ont lu le livre, je dirai simplement - souvenez-vous du woundwood, de l'ours et d'Arthas. Des sacrifices devaient être faits pour ce qu'elle perçoit comme la justice, et plus elle s'enfonce, plus elle doit se convaincre que c'est ce qu'elle recherche.
Le rejet de Vereesa a été si douloureux qu'il l'a amenée à vouloir vraiment faire ce que le Geôlier a dit qu'elle devait faire - éradiquer toute la douceur et la bienveillance. Il y aura un temps pour la gentillesse, lui avait dit le Geôlier, mais ce serait pour plus tard. En attendant, Sylvanas se devait d'être dure, de ne pas faiblir, de ne rien faire de tendre si elle voulait atteindre ce qu'il l'a convaincu d'être juste. Si vous croyez vraiment que la vie est l'ennemie et que la mort est injuste, alors la souffrance temporaire pourrait être le prix à payer pour accéder au bonheur éternel. Comme nous en avons tous fait l'expérience, lorsque quelque chose nous préoccupe, nous sommes inconsciemment à sa recherche. Lorsque vous envisagez d'acheter une voiture rouge, vous en voyez soudainement une à chaque fois que vous êtes en déplacement. C'était très amusant de regarder les différents moments de sa vie comme elle le ferait - et d'y voir une grave injustice.
Veressa, Alleria et Sylvanas (Crédit : Blizzard - bande-dessinée, Les trois soeurs)
Patty Mattson, la doubleuse qui interprète Sylvanas dans World of Warcraft et Heroes of the Storm, va lire la version audio du livre sur Sylvanas. C'est extrêmement excitant et sera sans aucun doute un régal. En prime, la dichotomie première personne / troisième personne prend une nouvelle tournure avec la voix racontant l'histoire à la troisième personne étant la voix de la première personne… Rien que la formulation, tout est sinueux. Avez-vous pu parler à Patty du livre et de la façon dont elle envisage de le lire ? Avez-vous eu des commentaires sur sa performance ? Quelqu'un a-t-il déjà dit, hé, laissons quelqu'un d'autre lire les intermèdes afin d'en faire une performance ? Avez-vous déjà pensé, de réécrire tout ceci à la première personne parce que ce serait génial ?
Nous sommes tellement chanceux de pouvoir lui confier la narration ! Les romanciers n'ont généralement pas la chance d'interagir avec les narrateurs de leurs livres (tout comme ils n'ont généralement pas beaucoup ou aucune contribution dans le choix de la couverture ou la copie de la couverture arrière.) Cela ne fait tout simplement pas partie des tâches de l'écrivain moyen ; l'éditeur a d'autres personnes qualifiées qui s'en occupent. Bien que ce soit un peu différent pour moi en ce sens que maintenant, j'écris et que je sois souvent invité à aider à diriger une session d'enregistrement cinématographique, je ne l'ai pas dirigée dans la lecture du livre.
Nous avons discuté un peu, mais maintenant, que j'ai moi-même été dirigé pour la narration d'autres livres, j'ai une bonne idée de ce qui se passe en interne et j'ai confiance dans le réalisateur. L'éditeur et les studios d'enregistrement font appel à un ou plusieurs narrateurs, musique, effets sonores - tout ce qui a à voir avec la production directe. Du côté de Blizzard, nous avons discuté de la première personne, mais c'est extrêmement difficile avec très peu de marge de manœuvre et nous ne voulions pas perdre d'outils de notre boîte afin de raconter l'histoire de la manière la meilleure et le plus clair possible. Écrire un point de vue à la troisième personne est quelque chose que j'ai beaucoup fait et avec lequel je me sens assez à l'aise. Vous avez raison… c'est certainement un défi pour le narrateur, mais je suis certaine à 100% que Patty fera un magnifique travail comme d'habitude.
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Ça se fait pas de critiquer un artiste ... mais franchement je te rejoins xD
On dirait plus une vielle BD des années 90 qui essaye de faire un équivalent d’une grande marque pour s’en approcher ... mais sans résultat .
La pire image parmi celles sur l’article c’est la dernière avec avec les trois sœurs , on dirait qu’elles sont toutes les 3 Batibat dans les aventures de sabrina xD les nez sont très mal faits, les couleurs fades, celui qui a fait ça déteste Sylvanas et fait partie de l’alliance !
Un peu comme le tee shirt poketon vs pokemon fin 90... on cherche à imiter quelque chose .
Bref un peu deg, mais disons qu’il s’agit de goût personnel pour un public qui aura un avis différent suivant les goûts justement ! Sûrement très doué mais warcraft n’est peut être pas son truc.
avis personnel car des dessins peuvent toucher certains mais pas d’autres. Trop mal adapté par rapport à ce que fait blizzard.
J'ai lu aucun livre personnellement car j'ai peur de lire des faits pour justifier les conneries du jeu. Normalement tu sors un livre puis tu adaptes un jeu avec ça. Là c'est le contraire alors que pourtant si tu critiques une cohérence du jeu on va te sortir "Oui mais faut lire les livres", ok mais là les livres sortent après.
C'est ce que je pense en tout cas. Du coup je me contente des livres du lore qu'on trouve depuis Vanilla aux 4 coins d'Azeroth, là au moins c'est une source non corrompu.
Si tu parles des dessins de l'article, le premier appartient peut être bien au roman sinon c'est juste un fan art, le deuxième provient de la nouvelle sur Nathanos qui est sortie à Legion donc rien à voir avec les illustrations du roman, pareil pour la 3e image qui est tirée de la mini bd pré bfa, l'intérêt de la présence de ses illustrations dans l'article est de pouvoir les mettre en perspective avec les questions/réponses de l'interview.
Citation de FrancoportoJ'ai lu aucun livre personnellement car j'ai peur de lire des faits pour justifier les conneries du jeu.
Mais c'est justement à ça que sert un bouquin non ? Dans une scène de conversation tu vois Jean-Michel le concierge dans le background, plus tard ce concierge parle à quelqu'un et rapporte des faits qu'il a entendu. Dans le bouquin on décrit le concierge et on sait qu'il écoutait la conversation pendant qu'il nettoyait.
Si tu parles des dessins de l'article, le premier appartient peut être bien au roman sinon c'est juste un fan art, le deuxième provient de la nouvelle sur Nathanos qui est sortie à Legion donc rien à voir avec les illustrations du roman, pareil pour la 3e image qui est tirée de la mini bd pré bfa, l'intérêt de la présence de ses illustrations dans l'article est de pouvoir les mettre en perspective avec les questions/réponses de l'interview.
Ah bien vu ! :-) oups la mauvaise langue sur le livre !
Autant le roman a l'air intéressant autant j'aurais aimé avoir plus d'informations en jeu, car en jeu, honnêtement, on a rien eu et ça aurait calmé pas mal la colère et l'incompréhension des joueurs face à la pauvre écriture du lore et des persos
Citation de JojoleboAutant le roman a l'air intéressant autant j'aurais aimé avoir plus d'informations en jeu, car en jeu, honnêtement, on a rien eu et ça aurait calmé pas mal la colère et l'incompréhension des joueurs face à la pauvre écriture du lore et des persos
Ouai mais tu comprends pas, si t'as les infos IG, ils les vendent comment leurs merdes ? :)
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Christie Golden parle du roman World of Warcraft: Sylvanas